« Les tréteaux du matin. Marché Saint Roch », la belle moisson de l’automne 2017

couverture du livre à paraître en septembre 2017

Le photographe, N. Camoisson, entouré des amis producteurs

Il aura fallu quatre saisons pour récolter, au fil des rencontres, les images qui composeront l’ouvrage, quatre saisons pour apprendre, ressentir, découvrir ce que sont les vies, les parcours, les labeurs, peines et joies confondues, des producteurs du marché Saint Roch à Mont-de-Marsan dans les Landes.
Au fond, c’est presque avec regret que nous franchissons le cap de cette dernière étape : composer l’ouvrage qui parlera de celles et ceux qui sont devenus des amis et qui nous ont ouvert les portes de leurs exploitations avec simplicité et générosité.
Voilà qu’il va falloir quitter les fours, les fermes, les serres, les bassins, les champs, les vergers, les laboratoires et les grands larges et ne plus s’engager, ou différemment désormais, sur les routes vers la Chalosse, les Petites Landes, le Bas Armagnac, le Tursan et, plus loin, le Pays Basque, la Gironde, le Béarn, le Lot-et-Garonne.
Mais rendre compte de ces instants uniques et merveilleux, de ces rencontres avec les producteurs qui vous raccordent avec la vie, la vie de la terre, la vraie vie en somme, nous brûle aussi, à nous qui sommes si semblables à eux, artisans à notre façon, semeurs de graines un peu aussi, et attentifs à nos récoltes.
Il ne s’agira pas ici de proposer une approche sociologique de ceux qui permettent au marché Saint Roch d’être encore ce lieu particulier qui continue de donner à de très petits producteurs, dames âgées souvent, la possibilité de vendre leurs productions. C’est bien un marché particulier oui, parce qu’il intègre et mêle, dans une belle harmonie, jeunes et anciens et une variété de produits de qualité nous évitant ainsi de nous perdre dans les rayons froids des hypermarchés. Cette harmonie, cette fluidité chaleureuse du marché Saint Roch, les producteurs et les clients, pour beaucoup fidèles du samedi matin, la doivent au placier, Bertrand Destruhaut, qui ne se contente pas de placer les gens comme le voudrait sa fonction mais accueille, accompagne et soutient tous les producteurs.
Ce livre à venir donc en septembre 2017 sillonnera entre le marché Saint Roch qui s’éveille dès 3 heures du matin, bien avant que n’arrivent les premiers clients, et les lieux de vie et de travail des producteurs. Il fera, entre images, textes et dessins, la part belle à ces vaillants qui traversent les saisons, présents toujours, autant qu’ils le peuvent. Ces lève-tôt que rien ne décourage et qui ont le secret, malgré la dureté du labeur, d’une bonne humeur qui ne se dément pas.
Durant ces trajets multiples, un personnage important s’est invité : le paysage. Il sera une voix forte de l’ouvrage. Le paysage, les paysages posent en effet, et avec force, la question de notre rapport à la terre, à l’urbain et à notre étrange avidité à les grignoter sans concession. Plus encore, le marché Saint Roch, fragile de plus en plus, comme tous les marchés des petites villes de province, questionne et révèle cette lente mais certaine altération de nos manières de vivre notre lien à l’autre.
Les Tréteaux du Matin. Marché Saint Roch verra le jour dans les presses de l’imprimerie Escourbiac à Graulhet parce que nous souhaitons un écrin de qualité, à la hauteur de ces savoir-faire plus essentiels que jamais aujourd’hui.

Marion Coudert